Note d’écriture #3

Arcaion / Pixabay

Dans mon parcours intellectuel, j’ai parfois l’impression d’accumuler plus de prescriptions de lectures que d’avancer réellement dans ma pensée. Cette accumulation est le résultat d’un manque cruel de confiance au vécu ou plutôt de croire qu’il existe un livre par quoi tout serait résolu. Il y a cet effort d’accepter que la vie ne se résume pas, qu’il y a quelque chose d’inabouti dans nos vies. Il faut apprendre à vivre avec l’irrésolu. Détruire l’image que l’on a de nos vies tel un chemin où se récolte notre labeur. La vie n’est pas une excursion sinon le moment de la pause, étalée dans l’herbe, le corps imprégné du sol tout entier qui crisse en dessous. Dans ce qui s’accumule en nous, il faut apprendre que tout ne sera pas bu ou qu’un jour l’eau changera de saveur. L’envie débordante de lecture doit se maîtriser par l’acceptation de son inaccomplissement, tout comme la vie ne peut se composer d’une totalité si ce n’est le plaisir, la jouissance que provoque une caresse ou le partage d’idées.

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